Officines rurales : des oasis dans les déserts médicaux

Bujaleuf, « commune rurale à habitat dispersé », suivant la nouvelle classification de l’INSEE, dans le sud-est de la Haute-Vienne. Le dernier recensement de 2021 lui attribue une population de moins de 900 habitants.

Des cabinets infirmiers, de kinésithérapeutes, une pharmacie. Et plus de médecin, parti au début début de septembre 2024. Les habitants de la commune et des communes alentour n’ont à leur disposition que la consultation du mercredi matin, organisée par le centre de santé intercommunal Portes de Vassivière.

Il reste la pharmacie – heureusement ! – dont les titulaires sont deux de nos anciennes étudiantes, le Dr Sophie Dutreix et le Dr Manon Giroir. D’après la loi Hôpital-Patients-Santé-Territoires, les pharmaciens d’officine « contribuent aux soins de premier recours ». À Bujaleuf, c’est le moins qu’on puisse dire.

« C’est le jour et la nuit. Jusqu’ici [la borne de téléconsultation] vivotait, maintenant on y envoie une personne presque tous les jours. »

« On se retrouve même à faire de la régulation médicale, en prenant la tension des patients, en mesurant leur saturation ou en les testant contre la grippe et le Covid, avant d’appeler le 15 »

Ajoutons que les médecins alentour ne peuvent absorber la patientèle laissée sans médecin traitant (1 600 patients et patientes) et que les transports sanitaires depuis Limoges ne sont pas toujours assurés.

« Cela nous met très mal à l’aise de voir des patients qui ont besoin d’une consultation chez un médecin et pour lesquels on n’a pas de solution à donner », confie Manon Giroir.

« D’autres nous disent qu’il est devenu trop compliqué de trouver un médecin et décident de ne pas se soigner », complète Sophie Dutreix.

La commune a acheté le cabinet médical pour trouver un nouveau médecin généraliste d’ici la fin de l’année 2024.

Retrouvez plus de détails dans l’article du Populaire.

Au nord-est de Bujaleuf, en Creuse, à Chénérailles, autre commune rurale du Limousin, c’est la longévité des équipes officinales qui force le respect : une des co-titulaires de l’officine de la commune a raccroché sa blouse blanche après 37 ans au service de la patientèle. Cependant, la pharmacie ne ferme pas : deux pharmaciennes sont toujours fidèles au poste, au service de la patientèle.